Le festival Le Son de la Nuit, qui fait revivre l’ancienne discothèque de l’agglomération auscitaine, va prendre son envol les 13 et 14 septembre prochains en s’installant sur la plaine d’Endoumingue.
Du rock toute la nuit durant, c’était Duran la nuit, dans la Nuit de Duran. Dur de faire ses adieux à un temps révolu, mais l’esprit de la discothèque perdure en bien des cœurs gersois. Si la mythique enceinte nyctophile a vu sa dernière aurore en septembre dernier, pour laisser place à l’antenne auscitaine de l’entreprise Dartus Levage (cruelle ironie), son son lui, a trouvé repreneur. Installé à proximité de l’ancienne boîte de nuit avant trépas physique, Le Son de la Nuit, festival rock hommage à un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, va devoir déménager. Pour sa troisième édition, le chapiteau pose ses valises sur la plaine d’Endoumingue, à Auch ; un choix de la raison pas dénué de sens ni d’intérêt pour les organisateurs.
Après la première édition « des retrouvailles », la deuxième « de la programmation », cette troisième mouture est celle de l’exode heureux. Non pas que la programmation perde de son importance pour le festival aux accents rétro – les promesses vont bon train à défaut de noms à révéler officiellement – mais le choix de la cité préfectorale répond à des impératifs organisationnels non néligeables.
Un festival encore plus accessible ?
« Ce sera plus facile d’accès que de venir jusqu’à Duran où il fallait être véhiculé. Le fait d’être à Auch, que les gens puissent venir à pied, repartir à pied, ça va je pense élargir notre public » note Denis Cassaing, co-président du festival, conscient de la nécessité de dépasser le cercle des anciens pensionnaires nostalgiques pour aller conquérir de nouveaux publics. Au-delà des « jeunes », qui trouveront semble-t-il leur bonheur dans une programmation rock montée pour « les 7 à 77 ans », le festival se rend aussi plus accessible aux spectateurs extra-communautaires (du reste du Gers voire des départements limitrophes), minoritaires mais néanmoins existants. Avec des parkings en dur à proximité peu de risque de revivre la frayeur de l’an passé, où le festival rock avait failli se transformer en concert de Pétula Clark sous les trombes d’eau d’un vendredi bien arrosé.
Déjà accompagné par le Grand Auch (notamment pour les bus de nuit vers la ville) sur les deux premières éditions, le Son de la Nuit a trouvé dans la municipalité et l’agglomération des interlocuteurs volontaires, soucieux de maintenir un statut de « pionnier sur la question culturelle », comme l’explique l’élue à la culture Florence Filhol, elle même habituée de la Nuit à l’époque. Fort de son succès initial, le Son de la Nuit va voir ses capacités d’accueil augmenter sur les bords du Gers. « On repart sur deux soirs mais avec une jauge agrandie puisqu’on a plus d’espace. On était entre 1 500 et 2 000, là on va passer à 2 500 par soir ». La très souvent boudée et morne plaine d’Endoumingue a enfin Son événement d’ampleur.
V.M